[Amalrik-Perkrax ; Eté 1191] Succession Penthièvre

Une fois en Arcadie et le groupe au calme, Perkrax vient discuter avec Amalrik. Perkrax est calme posé, presque glacial.

"Vous n'auriez pas dû agir ainsi, Amalrik. En me frappant vous avez montré au démon que nous n'étions pas unis, fragiles. En me frappant vous frappiez un membre de Veritas Alibi, sans raison réelle ni ordre donné. En me frappant vous frappiez un mage. Nombre de mages vous auraient fait payer au centuple ce geste. 


Je n'y ai pas répondu car je tiens à Veritas Alibi - plus que vous, apparemment - et ne voulais pas faire germer la graine de tension que vous jetâtes. Je n'y ai pas répondu car nous étions dans une mission périlleuse, face à un ennemi plus dangereux que vous ne le pensez, et que toute discorde pouvait et peut toujours nous être fatale. Je n'y ai pas répondu car c'est probablement ce qu'attendait ce démon... et qui sait ? Peut-être vous manipulait-il plus que vous ne voulez vous l'admettre ?


Mais au delà des risques et dangers de votre geste, pensiez-vous qu'il pouvait avoir un quelconque effet bénéfique ? Pensiez-vous m'empêcher de lancer le sort ? Un sort dont vous n'avez aucune connaissance de l'effet et qui peut-être nous a sauvé. Pensiez-vous qu'en me frappant, votre geste barbare m'empêcherait de recommencer si le besoin était ? Me considérez comme un chien que l'on dresse à coup de bâton ?
Ou est-ce une simple réaction barbare parce que je suis Tytalus ? Je suis Tytalus donc je suis lié au démon ? Ou est-ce à cause de ce que vous a dit Anselme ? Anselme qui héberge et utilise - ou croit utiliser - ce démon ? Le démon est mon ennemi au moins autant que vous. Je l'ai combattu au moins autant que vous. Je l'affronte de moi-même et non parce que des gens que je ne connais pas me le demandent et me disent comment et où le combattre...


Pensez-vous réellement connaître le démon ? Vous l'avez combattu et lui vouez une haine certaine, cela ne fait aucun doute. Vous l'avez côtoyé de près, de très près, même. Mais pensez-vous être immunisé à son influence ? Ou votre haine ne lui offre-t-il pas une arme contre vous ? Réfléchissez-y. Pour votre bien mais surtout pour le bien de l'Alliance qui vous héberge et vous protège.


Vous avez eu tort. Mais pour le bien de notre mission, laissons de côté ce geste. 
Cependant, si vous avez des excuses à présenter, elles seront entendues et bienvenues."

En quelle langue parles-tu à Amalrik ?

a priori en latin. Amalrik le parle ou en tout cas le comprend, a priori.

up ?

Il prend un long moment avant de te répondre te regardant droit dans les yeux.  Avec un latin parfait, sans aucunes erreurs ni sur le plan de la structure de ses phrases ni sur le vocabulaire utilisé, il te dit :
Mon cher Perkrax, ne vous méprenez pas ! Oui je vous ai frappé dans l'objectif de vous faire perdre votre concentration car je n'ai pas encore confiance en vous et, ne connaissant pas le Démon qui était présent, je n'ai pas voulu prendre de risque.
Peut être n'aurai-je pas dû agir ainsi mais dans l'action c'est ce qu'il m'a semblé le plus simple à mettre en œuvre. Ce qui est fait est fait et nous ne pouvons pas revenir dessus.
Ainsi agit le Destin ou pour reprendre les termes chers à Ailin : la roue du temps tourne dans un sens, il est impossible de la faire tourner dans l'autre.
Nous sommes toujours en danger, et vous en portez une grosse part de responsabilité, celle de nous avoir attiré dans l'antre du Démon emprisonné par Anselme de Vaux. D'ailleurs je me pose toujours la question du comment vous avez pu nous amener directement dans l'antre du Démon.

Quand vous parlez de faire germer la graine de la dissension, n'est-ce pas ce que vous avez fait lors de votre arrivée avec la mort de Panastel ? Donc ne me servez pas ce plat, s'il vous plaît. C'est trop facile de se retrancher derrière la notion de discorde face à un Démon et à ses possibles manipulations. D'ailleurs qui manipule qui, les hommes entre eux ou les Démons face aux hommes ? Très honnêtement, je ne suis pas sûr quer la réponse soit si évidente.
Je dispose de mon propre mannhelgr, ni Dieu, ni le Malin n'influence mes actions.
Je me moque de vos guerres intestines de mages. Tytalus ou autres m'importe peu. Seul l'influence que le Malin exerce sur notre monde m'importe. Si elle est trop importante elle rompt un fragile équilibre et je dois essayer de l'éliminer. Et personne ne me dicte les Démons que je dois combattre.

Car oui, je connais bien les Démons, certainement aussi bien que vous, puisque vous semblez faire grand cas de cette connaissance. Je l'ai côtoyé de très près tout comme vous, apparemment.
Sachez que je n'ai pas de haine contre le Démon mais contre les personnes qui le vénèrent, qui pense l'utiliser. D'ailleurs, pensez-vous, vous qui en savez long, qu'il y ait une différence entre Démon et Malin ?

Oui je suis une menace pour l'Alliance, tout comme vous, de part notre connaissance du monde infernal. Il suffirait que quelqu'un dise qu'un de nous deux ait des connaissances sur le monde démoniaque pour que l’Église comme l'Ordre nous tombe dessus.

Et pour votre gouverne, nous ne sommes pas dans une mission pour l'Alliance, je n'ai donc aucun compte à rendre à un mage. Nous avons tous accepter, librement et sans contraintes, de venir aider Tibors. Non pour servir les desseins de l'Alliance.

Perkrax écoute attentivement Amalrik. Il semble même à Amalrik que Perkrax apprécie cet échange entre « gentlemen » et l'expression posée et dans un latin parfait d'Amalrik.
 
Lorsqu’Amalrik en termine, Perkrax incline des yeux comme pour remercier son interlocuteur de l'échange.
Il reprend ensuite la parole, calme, posé, loin du Perkrax en pleine action, impulsif et direct.
 
 
"Merci Amalrik pour ces explications et ces aveux.
J'aimerais d'ailleurs reprendre ces échanges sur les démons que tu connais. Tu dis ne pas connaître celui-là et sous-entend en connaître d'autres. C'est intéressant.
 
Je suis évidemment déçu qu'après près de quatre ans à vivre ensemble, alors que j'ai passé plus de temps avec les non-mages que tous les autres mages de l'alliance, enfermés dans leurs études ou partis courir les chemins, après avoir déjà combattu ensemble, tu n'aies cette confiance. Mais c'est ainsi. Je ne pense pas que cela change dans les années à venir. Le regret n'apporte rien.
Par contre s'il n'y a pas confiance, il devrait y avoir respect.
Que se passerait-il si n'importe qui dans l'alliance se mettais à frapper n'importe qui ? La vie en groupe implique une maîtrise de chacun.
Mais tu as raison, ce qui est fait est fait. Nous ne pouvons le défaire, juste l'assumer.
Tes excuses auraient pu être plus franches mais je suis prêt à pardonner.
 
Tu noteras cependant que là où je suis allé, je n'y ai attiré personne. Tu l’as dit toi-même, dans cette mission et dans l’abbaye, chacun était libre de suivre ou non. D'ailleurs je n'ai même invité personne à me suivre !
Mais il était peut-être indispensable que chacun découvre de lui-même certains aspects d'Anselme. J'avais explicité les choses à Aodren et Ulfius mais il est parfois utile de voir. La Roue du Temps, comme tu dis, tourne comme elle le veut.
Quant à tes questions sur comment je suis arrivé ici. Les réponses viendront en temps voulu. Ce n'est pas l'heure. Mais nous en reparlerons.
 
Au moins notre échange aura confirmé que nous devons être alliés. Les personnes qui, sincèrement, combattent le Démon et qui en connaissent les risques sont rares. Les personnes qui, en plus, ne voient pas l'Eglise comme seul remède, alors qu'elle est peut-être aussi dangereuse, le sont d'autant plus. Nous devons donc rester alliés.

Ca sera le cas, pour peu que tu réfléchisses au mieux où frapper... Je souhaite trouver en toi un allié solide et fiable pour combattre le démon et tout ce qui le manipule. J’espère ne pas regretter plus tard le pardon que je t’offre aujourd’hui. Mais pour recevoir, il faut savoir donner. Sache-le, je te pardonne."