Succession Tytalus

Histoire de commencer à planifier sur le long terme...

Fin d’année, 1194

A Confluencis, dans la maison qui leur est attribuée, Prekrax alimente le moulin de ses pensées par le vent des derniers événements.
Les deux têtes coupées. Puis la troisième également. Cerbère est à terre. La succession promet d’être compliquée. La Maison Tytalus ne va pas pouvoir protéger le monde des enfers. Et c’est bien à l’intérieur de la Maison que l’enfer politique va se déchaîner.
Pour vivre efficace, il faut ne pas s’attarder et perdre de l’énergie sur ce qui ne peut être changé mais investir un maximum d’énergie sur ce que l’on peut soi-même changer.
La Maison Tytalus allait connaître de nouvelles années de conflit.
Perkrax ne peut prétendre au trône de Primum. Pas aujourd’hui. Pas tant qu’il n’a pas vaincu sa malédiction et tissé un réseau d’alliances et d’espions. Mais plusieurs d’années de conflit dont aucun prétendant ne sortirait réellement légitime peut servir son propre dessein. Quelques années de conflit et de ruine pourront permettre à un réel dirigeant d’émerger, tel le phénix de ses cendres. Un réel Primum. Lui, Perkrax.

Dans l’immédiat, il faut gérer l’annonce de la mort d’Harpax, Parietta et Prometheus. Perkrax a une longueur d’avance car il a cette information. Porter lui-même cette nouvelle risque de le faire passer pour un suspect. Et perdre de l’énergie à démontrer le contraire serait contre-productif. Il faut trouver un moyen pour faire passer l’information et tirer profit de la situation, sans s’exposer. Augustina ou Astérione peuvent être de bon leviers mais encore trop proches ou trop assimilés à Perkrax. Non, mieux vaut passer de façon indirect. Par Solkan ou Harpax ou Grimonin par exemple. Mais à condition que Grimonin se sorte Perkrax de la tête.
D’ailleurs, Grimonin ferait presque un bon Primum. Il a une légitimité qui vaut celle d’autres Tytalus. Mais n’a pas l’ambition ni la carrure pour être à même de tenir et garder le pouvoir... ou en tout cas c’est ce que Perkrax croit. Mieux vaut rester méfiant. Mais face à un Edouardus qui va vite se positionner, Grimonin peut vouloir s’opposer à lui, s’il a le moindre soupçon de la culpabilité de l’intrigant. Avoir Grimonin face à Edouardus peut être un très bon moyen d’agir en coulisse.

Reste les trois objets de Pouvoir. Déjà, le Bâton de Malvoleus restera dans les mains de Perkrax. Pour les deux autres, en revanche, il faut trouver une solution. Hors de question de les donner gratuitement à un Primum qui ne devra rester que provisoirement à ce poste. Peut-être déclarer que les objets seront donnés au Primum une fois celui-ci choisi, Et que Perkrax l’attribue lui-même ? Passer par Grimonin ?
Ou dissimuler les deux objets quelque part et laisser un an aux prétendants pour chacun trouver l’un et l’autre des objets ?


Dans un premier temps, déjà, travailler les rares alliances potentielles. Echanger avec Augustina. Ecrire à Astérione. Passer voir Adanos Luthorum pour lui annoncer la mort de son mentor et qu’il est innocenté. Puis passer voir Solkan et échanger avec lui.

Non porter les trois objets ne sera pas possible. Trop dangereux. Tout le monde fera le lien entre la mort des deux Primum et Perkrax. Garder les objets c’est presque faire aveux de culpabilité.
Plus il y réfléchit, plus Perkrax se dit qu’Eduardus ferait un « excellent » Primus… surtout si Grimonin a des soupçons forts quant à sa culpabilité dans les morts de Bulliste et Harpax. Grimonin pourrait devenir un poison pour ce nouveau Primus qui souffrirait de légitimité. Dans tous les cas, il faut que l’ascension du nouveau Primus soit difficile et manque de légitimité… pour que le prochain, par contraste, soit l’évidence même.

Donc première étape, se débarrasser du Diadème et du Sceptre sans perdre l’avantage. Le Diadème est indispensable pour contrôler les esprits… et donc pour s’installer à Fudarus. Le Sceptre est indispensable pour contrôler les murs et faire construire une nouvelle tour de Primus. Si le nouveau Primus venait à obtenir le Diadème mais pas le Sceptre, il pourrait en effet s’installer à Fudarus mais sans construire sa propre tour. Il ne serait de fait qu’à moitié Primum.
Donc attribuer le Diadème au futur Primum mais pas le Sceptre. Par qui passer pour le Diadème ? Grimonin ? Il poserait trop de question. Astérione, mon ancien maître ? Non le lien serait trop facile… et je me méfie de lui. Solkan ? Ce serait perdre la maîtrise de la situation. Grimonin serait le moins pire des trois. Mais il y a une autre solution : Augustina. Elle est neutre. Et pour l’avenir même des Tytalus, au-delà du mien, c’est le meilleur compromis.
J’espère juste que ce choix ne la pollue pas trop.

Quant au Sceptre, il va falloir le cacher. Mais où ? Quel lieu sûr ? L’alliance de l’Hippocampe ? Je ne vois pas aujourd’hui de meilleur endroit. Mais ça ne veut pas dire qu’il n’en existe pas.

[HRP]Perkrax a 4 en Intrigue, donc bien plus que giom. Donc n'hésite pas, grand MJ, à conseiller Perkrax dans ses réflexions. [/HRP]

Je n'ai pas à dire grand chose, en l'état actuel des choses c'est plutôt bien analyser.

Perkrax envoie un courrier à
Un à Solkan pr dire qu'il va passer le voir
À Montverte il repartira pas avec les autres du coup
Il ira aussi voir Adanos et
Un peu à la bourre car pas tt joué avant la séance mais je pense pas que ça influence le jeu de ce soir

La politique. Ce jeu aussi subtil que dangereux.
Un coup d’épée, un sort offensif, au moins les cartes sont visibles. Les acteurs aussi. Le plus puissant gagne… ou le plus malin. Mais en politique ?

Longtemps Perkrax a admiré autant qu’il s’est méfié de Buliste. Et pour autant, elle a fini décapitée par son propre garde du corps ! Comment a-t-il pu admirer une mage capable d’une si grossière erreur ?
Non. Non, la vrai question c’est plutôt comment une mage aussi douée a-t-elle pu ainsi se faire doubler, trahir ?
C’est des erreurs que l’on apprend. Celui qui est capable d’apprendre de ses erreurs progresse. Celui qui est capable d’apprendre des erreurs des autres autant que des siennes apprend encore plus vite.
Si Perkrax veut devenir Primum. Le plus jeune Primum que la Maison Tytalus ait connue, il n’a d’autre choix que d’apprendre beaucoup plus vite.

Pas d’autre choix.
Perkrax marque un temps d’arrêt dans ses réflexions. Comme si ses réflexions étaient interrompues par d’autres réflexions plus profondes… Un sujet qui plairait au philosophe Ailin, passionné de regio. Un regio de pensées !

Perkrax marque un sourire, assis sur sa paillasse. Seul.

La vie d’un homme se découpe en étapes. Son enfance a pris fin cruellement avec le passage de son Gantelet. Son adolescence doit prendre fin aujourd’hui même. Elle a même bien trop duré !
Finies les provocations, les railleries. Perkrax ne peut se laisser aller à une telle médiocrité. Il entretient lui-même l’image qu’il souhaite gommer. L’image du mage intenable, dangereux.
Lui, l’avenir et l’espoir des Tytalus !

L’adolescence est définitivement finie. Il a trop perdue de temps dans sa vie. Maintenant, chaque seconde de son temps doit être consacrée pleinement à un unique but : devenir Primum et relever de ses cendres ensanglantées la Maison Tytalus.

Tant que tu ne retombes pas en enfance c'est à dire les provocations, les railleries, l’image d'un mage intenable, dangereux, tu gagnes ces vertus :

CLEAR THINKER
Minor, General
You think logically and rationally. You get a +3 bonus on all rolls to resist lies, confusion, befuddlement, and subterfuge — whether magical or mundane.

NATURAL LEADER (avec les autres Tytalus et dans certaines situations)
Minor, General
The character is a dominant person with a demeanor that encourages others to do what he says. His self-assured manner gives him a +3 bonus to social situations
in which he takes the lead; people are more likely to follow his orders or do as he suggests. If he is Gifted, this bonus can
temporarily help to overcome the social penalty of The Gift, due to the strength of his domineering personality.

Dès que tu retomberas dans tes travers tu perdras le bénéfice de ses 2 Vertus pour la séance (ou le scénario).

Ah quand même ! merci MJ

Tu as suivi ton chemin.
Où es tu allé avec le Diadème des Tytalus et le Bâton de Craneval (le sceptre est dans les mains de Ulfius il me semble) ?

Asmodeus Mogart a écrit:Tu as suivi ton chemin.
Où es tu allé avec le Diadème des Tytalus et le Bâton de Craneval (le sceptre est dans les mains de Ulfius il me semble) ?

[HRP]
Oui j'ai le Diadème et le Bâton de Craneval. Ulfius a le Sceptre.
Mon projet c'est de cacher le Diadème dans l'alliance de l'Hippocampe. Pas hyper original. Mes sodales de Veritas Alibi auront pas de mal à trouver. Mais à part eux, personne d'autre n'en connaît l'entrée (Parieta n'est plus et Harpax non plus)... Et puis je n'ai pas vraiment mieux (même si j'avais pensé au Tytalus devenu fou dans son portail mais trop risqué)
J'ai prévu de jouer ça façon RP, après les échanges avec Adanos (fini) et Eduardus.

Si besoin, je peux créer un sujet dédié (là je mets surtout les pensées de Perkrax).

Je préfère un petit sujet sur le Sceptre ET le Bâton.

Asmodeus Mogart a écrit:Je préfère un petit sujet sur le Sceptre ET le Bâton.

OK je te fais ça, chef

L’échange avec Adanos Luthorum avait eu lieu et, compte-tenu de l’historique et des rumeurs que portaient Perkrax, on pouvait considérer que ce premier pas était allé dans le bon sens.
Le plus dur restait bien sûr à faire. Et seules les actions que Perkrax porteraient et sa capacité à vaincre sa malédiction valideraient ce premier pas.
Mais l’histoire était en marche.

Perkrax posa le pied sur la dernière marche. A quelques mètres devant lui, la porte menant aux appartements d’Eduardus. Eduardus, l’ennemi intime d’Aodren, son allié. Eduardus qui avait déjà cherché de nombreuses fois à nuire à Veritas Alibi et indirectement à Perkrax… et inversement. Eduardus qui s’approprierait chaque once de cet échange pour l’exploiter et le retourner contre les sodales de Perkrax.
Il fallait peu en dire. Jouer l’humilité, la proximité. Donner l’impression de ne pas chercher l’affrontement… pour mieux surprendre cet adversaire qui se retrouvera forcément sur le chemin de Perkrax.

« Entrez ! »
La voix d’Eduardus n’avait rien de celui qui venait de se faire vertement réprimandé pour ses actions. Soit il jouait bien le jeu soit, plus probable, la réprimande avait été de principe… et encore, avec le sourire. Geirlaud profitait de la situation. Elle ne s’en cachait pas. Et tant qu’aucune preuve formelle et indiscutable ne venait prouver la culpabilité d’Eduardus, il serait libre d’agir avec le consentement de la Prima Flambeau.

« Salve Sodales,
Je vous remercie de me recevoir Eduardus. »
La voix de Perkrax était sobre, formelle mais avec une pointe qui se voulait engageante, presque amicale. Devant le signe de tête d’Eduardus, attentif, Perkrax poursuivit.

« Que d’événements récemment. La perte de Bulliste et d’Harpax. Je pense pouvoir dire sans risque, entre nous, que je regretterai autant cette perte que vous. La petite guerre du passé a pris fin.
Vous le savez sûrement déjà, le prétendant derrière n’est plus. Notre Maison est exsangue. La voix est donc libre… mais pour qui ?
Les prétendants seront probablement nombreux. Peut-être en serez-vous. Une chose est sûre, je n’y serai pas. La place ne m’intéresse pas. Je m’assurerai juste que notre Maison ne retombe pas dans un conflit sans fin.
Le conflit permet de grandir… s’il sait prendre fin un jour. »

Perkrax marque une pause. Il aurait certainement d’autres choses à dire. Mais l’important est de faire parler plutôt que de monopoliser la parole. De la réaction d’Eduardus dépendra la suite du dialogue.

Eduardus, ne dit rien.
Il prend son menton dans sa main, une pose qui t'invite à continuer.
Tu as abattu ta premières carte.
Qu'as tu après dans ta main, une paire, un Brelan....?

Il ne semble pas surpris outre mesure par tes propos. Une façade de circonstance pour un diplomate aguéri ou alors a t'il lui aussi compris que tu n'avais pas les épaules (pour l'intant) assez large pour diriger la Maison Tytalus.

Perkrax, mû par la confiance gagnée dans le cercle de Nerius, s'avance jusqu'au large fauteuil à quelques mètres d'Eduardus.
Il s'assoit.
Les regards des deux mages se fixent, se jaugent. Après un long silence, Perkrax poursuit.
"Jouons franc jeu. Comme vous l'avez indiqué à Krell, vous souhaitez prendre la place laissée vacante. Si je le sais, beaucoup le savent probablement. Mais certains obstacles sont face à vous. Je ne parle pas des membres de Veritas Alibi. Être Primum d'une Maison sans être Primum de sa propre alliance, par exemple. Voyez, je suis curieux. Je ne suis qu'une jeune mage naïf, qui vit en marge du jeu politique. Ça m'intéresse de voir comment vous saurez gagner la manche, avec les cartes qu'ont en main vos adversaires."

Perkrax se tait. Il n'en a pas dit assez, pour Eduardus. Mais Perkrax se tait. Il s'installe dans le fond de son fauteuil, laissant la main à son interlocuteur.
De nouveau le silence se fait.
Perkrax est venu. C'est à lui de lancer le bal. Mais il sait que si Eduardus veut tirer avantage de cet échange, il doit lui aussi lâcher quelques billes.