Automne 1194

La forêt s’animait de mille sons. Les pluies matinales avaient laissé place à un soleil tonique, malgré l’automne déjà là. La faune s’éveillait, profitant de ce petit arrière-goût d’été avant que l’automne puis l’hiver ne s’installent.
Justice avançait au pas, doucement. La sylve s’ouvrait devant lui pour se refermer presque aussitôt. Le chevalier se laissait guider, ressassant ses pensées. Le destrier s’arrêta et piaffa un coup, comme pour ramener au temps présent son cavalier. Il était arrivé. Devant lui, les bâtiments de l’alliance séchaient tranquillement.
- Bien le bonjour, Messire Tibors ! le salua l’un des soldats. Derk, reconnut Tibors.
Il lui rendit son salut et lui tendit les rennes de Justice. Le soldat hésita à peine l’espace d’un instant, avant de s’occuper du destrier. Derk était en patrouille et ce n’était pas son rôle que de s’occuper du destrier du Seigneur Tibors mais bon, si Tibors le lui tendait c’est qu’il n’avait pas le temps de s’en occuper et il pouvait bien lui rendre ce service.

Tibors entra dans le bâtiment principal et rendit à Muriel son large sourire. La cuisinière rosit avant de retourner aux fourneaux, le visage coupable.
- Ah, le brave Tibors. Ca f’sait un moment que vous n’étiez pas venu nous rendre visite ! Vous tombez bien, il y a du ragout au chaud pour le déjeuner. Comme d’habitude, je ne sais pas combien de ces érudits, daigneront monter pour lui faire honneur ! Au moins vous, vous savez apprécier les bonnes choses.
La voix ferme, habituée à commander, de la mère d’Ulfius donna de l’énergie à Tibors, presqu’autant que l’odeur du ragout. Uniquement des légumes, pas de viande. C’est vrai que les finances de l’alliance ne permettaient pas d’excès, se souvint-il. Mais Muriel savait faire des merveilles avec trois fois rien… Tibors laissa échapper une pensée qui n’avait pas lieu d’être avant de répondre à la mère d’Ulfius.
- Bonjour Matilde. Un plaisir de vous voir également. Je souhaitais voir Ulfius, justement. Mais peut-être est-il parti chasser la donzelle ?
- Ah si seulement ! sourit la mère. D’ailleurs, paraît que vous allez vous marier, Tibors ? Ou plutôt Seigneur Tibors, devrais-je dire ? Félicitations ! Non il n’est pas ici. Il est parti vers Confluencis, directement après l’expédition vers l’île de Guédel. Des affaires de mages… Bref, prenez le temps de manger et profitez-en pour me raconter les dernières nouvelles de la région.
Tibors allait refuser poliment mais après tout. Il avait déjà perdu des mois, plus d’un an même, il n’était plus à quelques minutes près. Et puis ce ragout était une merveille, après trois jours de campagne. Il complimenta Muriel et se mit en quête de faire honneur à ce ragout.

Chevalier ! je radote je m'en excuse, c'est l'age que voulez vous. Tenez prenez une peu de bière.
Ulfius n'est pas ici. Ils sont partis aider un monastère situé sur l'île de Guedel il y a une quinzaine de jours et il n'est pas rentré avec eux. Aodren m'a dit qu'il avait une mission importante à mener et qu'on ne le reverrait sans doute pas avant le printemps. peut être que son cœur s'est amouraché d'une belle... on peut toujours rêver, il est comme son père, le premier dans la mêlée le dernier à vous inviter à danser.
enfin toujours est il qu'ils sont revenus en piteux état, ils ont même ramené l'un des frères, Seamus, qui a été grièvement blessé pendant un combat contre un mort vivant qui terrorisait l'île. Tibors vous ne pourriez lui dire de se concentrer sur la recherche d'une femme plutôt que d'aller massacrer des monstres au bout du monde.Ou mieux lui trouver une belle donzelle ?

[HRP]
Ah oui j'en était resté sur le talisman mais c'est vrai qu'Ulfius n'est pas rentré de Guedel, lui, parti directement vers Confluencis. Heureusement que la mère d'Ulfius a plus la tête sur les épaules.  

J'ai édité mon précédent message du coup.

Tibors refusa la deuxième tournée que lui proposa Muriel. Il n’avait plus d’appétit depuis sa blessure. Son esprit focalisé dans la contemplation de son auge, désormais étincelantes à force de l’essuyer à grand renforts de miches de pain. Trois des soldats s’étaient attablés à ses côtés mais il n’était pas le plus jovial des compagnons. Derk et Muriel échangeaient des regards complices. Ah oui, c’est vrai que les mages prévoyaient de les marier. Et de les installer dans un moulin. Rien n’avait finalement été fait. Pourtant c’est vrai qu’un moulin serait profitable au développement de Fay. Et un cordon bleu comme Muriel ferait merveille à vendre son pain…
- Je vais descendre voir Aodren, se réveilla d’un coup Tibors. Merci pour le repas.

Sans attendre de réponse, Tibors s’exécuta et quitta la cuisine.

Le sous-sol donnait une autre aura à l’alliance. Autant le haut n’avait rien d’extraordinaire à ses yeux – si l’on oubliait, chose facile, l’illusion de ruine en arrivant – autant le sous-sol avait un quelque chose d’étrange. La lumière artificielle, les murs creusés à même la pierre, les portes des « laboratoires » des mages, aux allures de geôles pour princesse aux goûts étranges…
Tibors alla jusqu’à la bibliothèque, seule pièce à laquelle il pouvait avoir accès (et encore, pas tous les jours). C’est là qu’il avait le plus de chance de trouver un mage, s’il n’était pas dans leurs laboratoires. Et en effet, Aodren était là, en pleine discussion avec Xzyl.
Tibors les salua et entra.
- Aodren, je dois te parler. Je quitte la région quelques temps. Je te charge de récupérer l’impôt auprès du bourgmestre. Et je vous fais confiance pour ne pas dépenser ma part. Nous rediscuterons de l’usage de l’impôt de Fay quand je reviendrai. D’ici là, je charge la Compagnie du Chêne de protéger la région. Je vais prévenir le bourgmestre. Je vous charge donc de prévenir Ulfius lorsqu’il reviendra.

Avant de partir, Tibors a expliqué à Aodren et Ailin qu’il avait été envoyé promener par « l’autre parvenu d’Arthur qui ne connaît rien à la vie ». Tout ça parce qu’il ne sait pas reconnaître ses vrais alliés.
Quand Aodren aura creusé subtilement le sujet, au-delà de la rancoeur visible de Tibors, il vous racontera qu’il a suivi en secret le jeune Arthur dans la nuit. Celui-ci a rencontré les mages de l’alliance d’Oléron. Arthur leur a demandé / exigé leur aide, comme s’ils étaient ses vassaux.
Arthur a su que Tibors l’avait espionné et l’a répudié. Il l’a aussi menacé de mort s’il répétait tout ça à qui que ce soit. Donc merci de ne pas le crier partout. Arthur est un gamin puéril et immature, un peu comme Blanche, mais qui se croit déjà Roi Arthur, ayant vécu un grand règne brillant... alors qu'il n'a que 8 ans. Ou comme s’il était son descendant ou sa réincarnation ou je ne sais quoi. Ca doit vous parler, vous ?
Bref, la parfaite caricature du nobliau qui doit tout à sa naissance et mériterait de vivre ne serait-ce qu’une journée la vie de quelqu’un qui n’a pas eu la chance de naître du bon côté de la noblesse.
Mon seul regret sera de ne pas lui avoir mis un bon coup de pied au cul avant de le laisser.

Xzyl remercie Tibors pour cette histoire, peut-il indiquer un peu plus l'aide que demandait le jeune Arthur?

Il lui demande si il a une estimation de la durée de son voyage et sa possible destination.
Xzyl conseille à Tibors de rendre visite à Blanche avant de partir afin de régler leurs différents.

Je n'ai pas de différent avec Blanche. C'est une gamine immature et vous ne vous occupez pas de son éducation, c'est tout. Elle s'entendrait bien avec Arthur, tiens.

Au milieu des hommes d'armes se tenaient 4 personnages, des mages.
- Un homme couronnée et auvêtement étrange
- Une femme Blonde et avenante
- Un Jeune homme effacée qui semble faire office de Scribe
- Une vieille femme au yeux blancs.
Ce sont ceux qui sont venus, depuis, vous voir ici, à Fay.

Arthur a dit vouloir redonner à ses terres son éclat d'antan, redonner à la faune et la sylve leur droit, que la Justice règne à nouveau en ses terres, une Justice partagée ou tout le monde aurait droit de cité.
Les mages se sont montrés réservés. Ils ont indiqué ne pas vouloir déclencher une guerre où ils seraient les grands perdants. Qu'ils ne voulaient pas se faire manipuler, et qu'Arthur ne pourrait être qu'une marionnette.

Arthur leur a coupé la parole, sans autre forme de procès pour répondre quelque chose du genre :
Il est coupé par Arthur
"L'histoire est déjà en marche. Marionnette ou pas , il faudra vous décider ou rester reclus sur votre île, confits dans votre Utopie à regarder ce qui aurait pu advenir si vous nous aviez aider.
Car il y'a peu de chance que je restaure le règne de la Table Ronde sans votre aide. Vous êtes les gardien de l'Histoire, vous seul avez le pouvoir de réveiller les Dormeurs."

Les mages ont indiqué l'avoir entendu et y réfléchir.

Aodren:
Merci Tibors, je me chargerai de la perception de l'impôt auprès du bourgmestre. La somme sera sous bonne garde et personne n'y touchera.
Intéressante histoire que celle d'Arthur et des mages d'Oléron.
La vision d'Arthur a de quoi réjouir, mais sera-t'il capable de la mener à bien, c'est une autre histoire.

Tibors est parti avec tout ses hommes vers une mystérieuse destination.
Il a laissé la sécurité de Fay à l'alliance.
En l'absence d'Ulfius Bixente assure le rôle de Centurion et de lieutenant de la compagnie du Chêne.

Blackbull a écrit:Tibors est parti avec tout ses hommes vers une mystérieuse destination.
Il a laissé la sécurité de Fay à l'alliance.
En l'absence d'Ulfius Bixente assure le rôle de Centurion et de lieutenant de la compagnie du Chêne.

Tibors n'a en effet laissé personne (pas même sa servante lépreuse).
Il a prévenu le bourgmestre et l'alliance (mais pas Ulfius directement faute de l'avoir vu).

Il a laissé le côté "administratif" et relation à Aodren (notamment vis à vis des impôts) et le côté protection à Ulfius.
Il vous a également laissé l'accès à sa fermette, pour héberger la Compagnie du Chêne, par exemple, si vous le souhaitez.

Bixente t'a demandé combien de temps vous seriez absent ?
Si des mesures particulières devaient être prise en votre absence ?
S'il fallait prévoir d'envoyer une équipée de secours au delà d'un certain temps sans nouvelles ? au risque de laisser Fay sans défense.
Et à quelle fréquences vous enverriez des nouvelles ?
Il se met d'accord avec toi sur un code à indiquer dans les missives permettant d'authentifier l'auteur de la lettre (bixente, ulfius, Tibors, Childeric à priori).

Bref il est assez carré et pratique et fait son plutot bien son travail de lieutenant.